Une rencontre
Infirmière en EHPAD, j’ai rencontré de nombreuses personnes. L’une d’elle m’a particulièrement marquée. Je vais l’appeler Georgette.
Georgette est née pendant la première guerre mondiale, elle a connu la deuxième, les bombes, la peur, les difficultés d’approvisionnement, la séparation.
Elle s’est mariée mais avec son époux ils n’ont pas pu avoir d’enfant. Son époux est décédé assez jeune. Aujourd’hui, elle a une nièce qui est loin et qui lui rend visite de temps en temps.
Je ne sais pas tout de son histoire, ce que je retiens c’est le plaisir d’aller la voir pour faire ses soins.
Cette femme de 99 ans a été pour moi une source d’inspiration.
Elle accueillait avec plaisir chaque personne qui venait dans sa chambre, ne se plaignait pas, acceptait avec patience de ne plus pouvoir faire ce qui lui tenait à cœur mais persévérait dans tout ce qu’elle était capable d’accomplir.
Les difficultés de la vie ne l’avaient pas aigrie, elle était sereine, comme si l’adversité n’avaient pas de pouvoir sur elle.
Qu’est ce qui lui permettait de voir le verre à moitié plein alors que tant d’autres personnes, dont je faisais parfois partie se focalisaient sur la partie vide ?
Non, sa vie n’avait pas été plus facile. C’était sa façon de voir le monde, de faire de son mieux, d’accepter ce qu’elle ne pouvait pas changer et de rester en lien avec les autres avec bienveillance qui lui permettait de garder le sourire. A son contact, vieillir devenait plaisant.
Georgette est décédée peu de temps avant son 100ème anniversaire.
Je pense souvent à elle.
Nous pouvons tous changer notre façon de voir le monde, de voir notre histoire et de nous la raconter.
Comme le dit Aldous Huxley : L’expérience, ce n’est pas ce qui nous arrive mais ce que nous faisons avec ce qui nous arrive.
Aussi je vous propose de revisiter vos expériences, de changer d’angle et d’altitude pour les regarder et de découvrir les trésors qui dorment en vous.